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Hausse des dépenses de santé : causes, projections (1/2) (19 06 2017)

Nous proposons sur deux jours, cette note d’analyse publiée le 1er juin 2017 sur le site France-Stratégie (cliquer ici pour accéder au site France Stratégie)

http://www.strategie.gouv.fr/document-de-travail/determinants-de-long-terme-depenses-de-sante-france.html

Hausse des dépenses de santé : quelles causes, quelles projections ? En France, les dépenses de santé sont passées de 2,5 à 9 points de PIB entre 1950 et 2015. Et demain ? Ce document de travail revient sur les causes de la hausse passée et propose une lecture critique des projections disponibles.

Depuis les années 1950, la France consacre une part croissante de ses ressources aux dépenses de soins. Ainsi, la consommation de soins et biens médicaux (CSBM) est passée de 2,6 à 8,9 points de PIB entre 1950 et 2015. La croissance des dépenses a été très forte en début de période, au moment où se constituait l’infrastructure sanitaire et se développait l’assurance maladie. Elle est plus faible depuis la fin des années 1980. Par ailleurs, depuis les années 1970, on assiste à un mouvement de convergence des niveaux de dépenses de santé parmi les pays les plus développés, les États-Unis faisant toutefois figure d’exception.

Le document de travail dont on présente ici une synthèse rappelle d’abord quels sont les grands facteurs de croissance des dépenses de santé, en s’appuyant sur une somme de travaux réalisés sur cette question. Il discute ensuite les principales projections de long terme des dépenses de santé réalisées pour la France, en présentant leur méthodologie, leurs résultats et leurs limites.

Les facteurs de croissance des dépenses

 

 

L’évolution des dépenses de santé dépend de trois types de facteurs : des facteurs économiques, des facteurs démographiques et sanitaires et enfin des facteurs technologiques et institutionnels. tous n’ont pas eu dans le passé la même importance.

L’effet du niveau de vie de la population : toujours essentiel mais moins exclusif que pendant les Trente Glorieuses

À l’échelle individuelle, le niveau des dépenses de santé est presque indépendant du niveau de revenu. En effet, le financement de ces dépenses est largement socialisé. Mais tel n’est pas le cas à l’échelle collective : les dépenses de soins d’une nation dépendent beaucoup du niveau de vie de ses habitants.

La force de cette dépendance est cependant débattue. Les études produites de la fin des années 1960 au début des années 2000, à partir d’analyses de panels de pays, aboutissaient à des élasticités des dépenses de santé au PIB supérieures à l’unité (typiquement entre 1,2 et 1,6) et attribuaient près de 90 % des différences de dépenses entre pays et/ou au cours du temps à des différences de niveau de vie. Mais le niveau de cette élasticité-revenu dépend beaucoup de la méthode économétrique utilisée. Les études les plus récentes aboutissent ainsi régulièrement à des élasticité-revenus inférieures à l’unité.

En tout état de cause, la croissance du niveau de vie joue aujourd’hui un rôle moins important dans l’augmentation des dépenses de santé de la nation, d’abord parce que la croissance des revenus est plus faible, ensuite parce que l’élasticité-revenu des dépenses de santé a diminué avec l’arrivée à maturité des systèmes de soins.

Le vieillissement : un impact aujourd’hui loin d’être négligeable

Les dépenses de santé d’un individu croissent avec l’âge. Il semble donc logique d’anticiper un impact important du vieillissement de la population sur les dépenses agrégées de santé. Si les premiers travaux avaient bien du mal à le mettre en évidence, l’effet du vieillissement est aujourd’hui bel et bien décelable dans les travaux économétriques. D’abord, l’effet de la hausse du niveau de vie est moins prépondérant, n’écrasant plus les autres facteurs. Ensuite le phénomène de vieillissement s’est accéléré, avec l’entrée de la génération du baby-boom dans les âges où l’état de santé se dégrade. Enfin, l’écart de consommation de soins entre les personnes âgées et le reste de la population s’est accru.

Une façon non économétrique de mettre en évidence l’effet du vieillissement est de se demander quel serait aujourd’hui le niveau de la dépense de santé avec la pyramide des âges attendue dans 50 ans. Si, en 2011, la structure par âge de la population avait été celle qui est prévue par l’Insee en 2060 dans son scénario central, les dépenses publiques de santé auraient été 21 % plus élevées. Mais il ne s’agit ici en aucun cas de projection, car cette augmentation attendue de l’espérance de vie s’accompagnera vraisemblablement d’une amélioration de l’état de santé de la population à âge donné.

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